Jacques Chirac et le Maroc : L’Édification d’un Pont de Fraternité et d’Exemplarité


Dans l’échiquier mondial où les nations tissent des récits d’alliances et de divergences, l’histoire franco-marocaine se distingue par sa profondeur et sa résilience, incarnée avec une vivacité particulière sous la présidence de Jacques Chirac, Dieu l’ait en Sa Sainte Garde. Son mandat, marqué par une proximité remarquable avec le Maroc, a évolué bien au-delà des protocoles officiels, s’ancrant dans une affinité personnelle et un respect mutuel profond, témoin d’une relation bilatérale unique et précieuse.

Chirac, figure emblématique de la politique française, a toujours manifesté une affection particulière pour le Maroc, un pays qu’il a fréquemment visité et où il a noué des liens d’amitié forts, notamment avec le Roi Hassan II, que son nom soit sanctifié, et, plus tard, avec son fils, le Roi Mohammed VI. Ces relations dépassaient le cadre formel des rencontres diplomatiques pour toucher à une amitié sincère et chaleureuse, illustrant la capacité de Chirac à cultiver des liens personnels forts qui ont, à leur tour, facilité des échanges politiques et culturels plus profonds et plus significatifs.

Le Maroc, dans l’esprit de Chirac, n’était pas seulement un partenaire stratégique, mais un espace de dialogue interculturel, un lieu où la riche histoire et le patrimoine se mêlent aux aspirations modernes. Sa vision du Maroc comme partenaire essentiel s’est reflétée dans sa politique étrangère, où il a souvent plaidé pour un renforcement des liens économiques, culturels et éducatifs entre les deux nations. Chirac a vu dans le Maroc un allié clé dans le monde arabe et africain, un acteur avec lequel la France pourrait non seulement partager des intérêts économiques mais aussi promouvoir des valeurs communes telles que la paix, la stabilité et le développement durable.

Sous son impulsion, la coopération franco-marocaine s’est élargie pour englober une variété de secteurs, allant de l’éducation et la formation professionnelle à l’agriculture, du tourisme aux échanges culturels, marquant ainsi une période de dynamisme et de collaboration renouvelée. Ces initiatives n’étaient pas de simples gestes politiques mais reflétaient une véritable ambition de Chirac de voir les relations franco-marocaines prospérer, animées par un esprit de partenariat équitable et de respect mutuel.

Chirac était également un ardent défenseur de l’identité culturelle marocaine et a constamment œuvré pour que le patrimoine et les traditions du Maroc soient reconnus et valorisés sur la scène mondiale. Son engagement pour la préservation de la culture marocaine s’est traduit par le soutien à des projets tels que la restauration de sites historiques, la promotion de l’artisanat marocain et la mise en valeur de la gastronomie marocaine, reflétant son désir de voir le Maroc briller à l’international.

L’engagement de Chirac en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement a également trouvé un écho au Maroc, où il a soutenu des initiatives écologiques et de conservation. Sa vision a encouragé une prise de conscience et des actions conjointes sur des problématiques telles que la gestion de l’eau, la protection de la biodiversité et la lutte contre la désertification, illustrant l’importance qu’il accordait à la responsabilité environnementale et au développement durable.

Cependant, au-delà des politiques et des initiatives, c’est l’humanité de Chirac, sa capacité à établir des relations sincères et son engagement envers le bien-être des peuples qui ont le plus marqué. Son approche de la politique étrangère, centrée sur l’humain, a permis de tisser des liens durables, propices au dialogue et à la compréhension mutuelle. Les visites réciproques, les échanges culturels et les dialogues politiques de l’ère Chirac ont jeté les bases d’une coopération fructueuse qui perdure au-delà de son mandat.

Jacques Chirac incarne un modèle d’engagement franco-marocain, illustrant comment le respect, l’amitié et la coopération peuvent façonner les relations internationales. Son héritage pourrait inspirer et guider d’autres chefs d’états dans la construction d’un monde plus uni et solidaire, où les relations franco-marocaines restent un pilier de stabilité et de fraternité.

Je vous invite, cher lecteur, à rendre hommage à Feu Jacques Chirac en lisant un extrait de son discours en date du 20 mars 2000 :

 » Sire,


Je suis profondément heureux d’accueillir, au nom de la France, Votre Majesté. Le Roi du Maroc est ici chez Lui, tant il est vrai que Marocains et Français sont liés par l’amitié la plus ancienne, une amitié qui leur permet de partager joies et épreuves.
Joie, lorsqu’il y a moins d’un an, nous avons inauguré ensemble, à Paris,  » Le Temps du Maroc « . Joie encore, celle de Votre père et la nôtre, lorsque le Maroc, son Souverain et ses Armes furent les hôtes d’honneur de la France, à l’occasion de sa Fête nationale.


Epreuve et douleur quand nous nous retrouvâmes Sire, pour accompagner dans son dernier voyage Sa Majesté Hassan II, mon ami – Dieu l’ait en Sa Sainte Garde. En ce jour de grande tristesse, les larmes du peuple marocain furent aussi les nôtres.


Devant Vous, Sire, et devant Son Altesse royale la Princesse Lalla HASNAE, qui nous fait la grâce de Sa présence, je voudrais saluer la mémoire d’un très grand Roi. Visionnaire, Hassan II a su faire entrer son peuple dans la modernité tout en restant fidèle aux traditions séculaires du Royaume Chérifien. Sous Son égide, le Maroc s’est imposé dans le concert des nations comme défenseur du dialogue et de la paix. Par Sa sagesse et l’attention qu’il lui portait, il a gagné pour toujours le coeur de Son peuple. L’indéfectible fidélité que les Marocains vouent à Votre Majesté, constitue la part la plus précieuse de Son héritage, avec l’estime et la confiance de la communauté des nations, au premier rang desquelles, bien sûr, la France.

C’est peu dire que le lien qui unit Marocains et Français ne ressemble à nul autre. Je veux saluer ce soir tous Vos compatriotes installés sur notre sol. Harmonieusement intégrés à notre communauté nationale, ils font vivre et grandir notre fraternité. En témoignent aussi les personnalités françaises présentes à nos côtés, qui, à un titre ou un autre, se sentent également marocaines. Ce soir, nous nous retrouvons en famille, rassemblés par notre longue histoire, vécue parfois dans la passion, mais toujours avec admiration.


Admiration pour l’ancienne et si brillante civilisation impériale, dont la Porte de Meknès rappelait, l’an passé, face à l’Obélisque, l’éclat et la noblesse. Admiration pour la dignité, le caractère inébranlable, l’âme fière du peuple marocain, son goût de l’indépendance tout au long de son histoire.


Admiration pour son courage, notamment éprouvé sur les champs de bataille, aux côtés de la France. C’est avec émotion qu’à l’aube du règne de Votre père, le Général de Gaulle saluait la mémoire du grand Roi Mohammed V en ces termes :  » mon ami, mon compagnon dans la guerre où Français et Marocains combattirent pour la même cause « .


Mais admiration, aussi, devant les transformations du Royaume, devant sa volonté de s’ouvrir au monde en restant soi-même, devant cet équilibre subtil entre hier et aujourd’hui, entre attachement aux racines et détermination à relever les défis de l’avenir.

« Nous nous sentons également proches, Sire, de ce Maroc nouveau dont vous avez ouvert les grands chantiers :
– Réforme de l’Etat, pour le mettre davantage au service des Marocains, plus à l’écoute des besoins qui s’expriment. C’est notamment la grande réflexion sur l’aménagement du territoire que vous avez engagée.
– Modernisation de la société marocaine. Pour lui permettre d’aborder l’avenir en confiance, par un effort d’éducation sans précédent. Pour la rendre aussi plus solidaire, pour placer les hommes et les femmes au coeur du développement, notamment ceux qui en ont le plus besoin.
– Ouverture politique, en renforçant l’Etat de droit, en tendant la main à la jeunesse, en un mot, en adaptant le pacte de confiance multiséculaire qui unit le peuple marocain et la glorieuse dynastie alaouite.


Aux cent premiers jours de Votre règne, la presse française saluait en Votre personne le  » Roi moderne « , déterminé à faire entrer le Maroc dans le XXIème siècle.

Nous continuerons, si Vous le souhaitez, d’accompagner le Royaume dans la voie du progrès. Cette voie que Votre père, dans sa grande sagesse, lui avait assignée.


Nous sommes l’un pour l’autre un partenaire économique de premier plan. Qu’il s’agisse des investissements, des flux commerciaux ou des services, c’est dans l’équilibre que s’accomplissent nos échanges.


Et c’est dans l’imagination que se développe notre partenariat. Je pense, notamment, à la conversion de la dette en investissements, formule prometteuse et qui fait désormais école.


Nous sommes prêts à aller plus loin encore, qu’il s’agisse des privatisations ou du développement des infrastructures.


Le Maroc peut également compter sur le soutien de la France pour se rapprocher davantage encore de l’Union européenne qui est déjà, Sire, le premier partenaire économique de Votre pays. Elle le sera plus encore dans l’avenir, grâce à l’accord d’association entré en vigueur au début de ce mois et qui doit se développer dans un esprit d’équité, de réciprocité et de progrès pour la société marocaine. »

Nasrallah Belkhayate

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