Pourquoi ne pas lancer à Paris la Fédération Européenne des Diasporas Africaines ?
il est aujourd’hui temps de comprendre que la diaspora africaine en Europe est bien plus qu’une somme de destins individuels éparpillés. Elle est une symphonie de cultures, un éclat de couleurs et de traditions qui, en se fédérant, pourrait rayonner d’une lumière de fraternité.
Face à la montée de l’extrême droite, il est impérieux de bâtir cette fédération des diasporas africaines, un réseau où chaque voix, chaque histoire, chaque espoir viendraient s’unir pour défendre les valeurs de diversité, de tolérance et de fraternité qui sont les fondements mêmes de nos sociétés européennes.
Cette fédération serait un socle solide, une force collective capable de contrecarrer les vents de l’intolérance, de repousser les vagues d’ignorance et de haine qui viennent troubler l’harmonie de notre monde contemporain.
En se rassemblant, les communautés africaines en Europe deviendraient bien plus qu’une force d’inertie, elles s’élèveraient comme un mur contre la discorde, une muraille vivante tissée de courage et de dignité, éclairant par leur union le chemin de l’inclusion et de la compréhension.
Que serait cette fédération ? Une voix collective qui résonnerait dans les instances publiques et politiques, capable d’influencer les décisions, de guider les débats vers plus de justice et de reconnaissance.
Car ces diasporas sont riches de talents, de savoir-faire, de réussites qui, chaque jour, se manifestent dans nos villes, nos écoles, nos hôpitaux, nos entreprises.
Elles incarnent cette force tranquille, cette énergie qui pulse dans le cÅ“ur de nos sociétés modernes, rappelant à chacun que la richesse de l’Europe réside aussi dans sa capacité à s’ouvrir, à inclure et à évoluer grâce aux apports de ses minorités.
Des organisations comme l’ADEPT ont déjà ouvert la voie en rassemblant des centaines d’associations africaines basées en Europe, Å“uvrant pour la solidarité, le développement et l’humanisme.
L’existence de cette fédération permettrait de mettre en place des campagnes de sensibilisation à grande échelle, des actions d’éducation pour déconstruire les discours de haine et promouvoir la tolérance. L ‘accés aux fonds européens serait plus simple et plus facile.
C’est là que la puissance de la diaspora africaine prendrait tout son sens, en élevant un chant commun qui viendrait apaiser les âmes, éclairer les esprits et rappeler à tous la beauté de la diversité humaine.
Cette union ne s’arrêterait pas là ; elle encouragerait également une participation politique accrue, incitant chaque membre de la communauté à devenir un acteur actif de la vie civique, à porter haut sa voix dans les urnes, à se présenter comme un candidat, un citoyen éclairé, prêt à servir les valeurs de l’Europe.
En intégrant les instances décisionnelles de l ‘Union Européenne, cette diaspora fédérée serait capable de défendre ses intérêts, de promouvoir des politiques inclusives et de lutter contre les discriminations qui rongent trop souvent le tissu social.
Cette solidarité est essentielle, car face aux vagues de stigmatisation, face aux violences, aux discriminations qui frappent nos frères et sœurs, cette fédération serait un refuge, une main tendue pour ceux qui en ont besoin mais surtout un porte parole en faveur aussi de la diplomatie européenne.
Elle offrirait une protection, une assistance aux victimes de ces fléaux, rassemblant ses forces pour construire un monde où la dignité humaine n’est jamais compromise.
La fédération des diasporas africaines en Europe permettrait également d’exercer une influence sur les politiques migratoires.
Par un front uni, elle plaiderait pour des lois plus justes, des lois qui ne stigmatisent pas mais qui protègent et accueillent, des lois qui rappellent aux gouvernements européens que chaque migrant est un être humain, porteur de rêves et de potentiel.
En se fédérant, cette diaspora africaine poserait un acte de foi dans le pouvoir de l’humanité, dans la capacité de l’Europe à rester fidèle à ses principes de liberté et d’égalité.
En parallèle, cette fédération renforcerait les liens avec les pays d’origine, créant un pont entre les deux continents, facilitant des échanges culturels, économiques, scientifiques, artistiques, bénéfiques pour les deux parties.
Elle serait un pont, un trait d’union, une passerelle où s’écouleraient les idées, les investissements, les projets, contribuant au développement des nations d’origine et au rayonnement de l’Europe.
Par cette fédération, chaque membre de la diaspora prendrait conscience de sa double identité, de son rôle d’ambassadeur entre deux rives, de son devoir d’honorer ses racines tout en contribuant pleinement à la société qui l’accueille.
En ce sens, il est temps de cesser de percevoir la diaspora africaine comme une multitude fragmentée mais comme une alliée contre l ‘immigration illégale.
Elle est une force vivante, une entité qui, en s’unissant, devient un pilier inébranlable pour l’avenir de l’Europe.
En créant cette fédération, nous tissons ensemble les fils de la diversité pour former une tapisserie riche et résistante, une tapisserie où chaque fil, chaque couleur, chaque texture est un hommage à la pluralité humaine aux couleurs africaines.
Que cette fédération soit le chant de l’espoir, le poème vivant de nos différences unies, la preuve éclatante que l’Afrique et l’Europe, loin d’être des mondes opposés, sont des partenaires d’un destin commun.
Alors, mes amis, il est temps de fédérer, de bâtir ensemble ce rempart de lumière contre les ombres de la division, d’ériger cette arche où se mêlent les cultures, les savoirs et les cÅ“urs, pour une Europe forte de ses diversités, forte de son humanité. Pour mieux aider nos pays d’accueil dans ce formidable défi.
Il me paraît enfin approprié d’envisager le lancement de cette Fédération Européenne des Diasporas Africaines à l’occasion des États Généraux des Diasporas Africaines, prévus le 14 décembre à Paris, et que la France prenne aujourd’hui l’initiative d’unir l’ensemble de ses souffles d’Afrique.
Mondialisation oblige.
Nasrallah BELKHAYATE