L’Université de la Transformation : une réponse africaine aux dettes et au destin
Je m’appelle NB. J’aime mon Afrique. Je la connais. Je la ressens. Je la rêve. Mais surtout, je veux la voir debout. Et pour cela, il faut la libérer. Pas demain. Maintenant. Notre continent est riche. Trop riche pour être encore pauvre. Le monde entier le sait. Mais que faisons-nous de cette richesse ? Nous la laissons partir. Brute. Sans valeur ajoutée. Sans transformation.
Comme si cela ne nous appartenait pas. Comme si nous étions condamnés à l’exportation primaire et à l’importation secondaire. Cela suffit. Trop, c’est trop. L’Afrique doit se réveiller. Et ce réveil passera par un outil simple, clair, direct : une université de la transformation des matières premières. Oui, une université. Pas seulement un centre de formation.
Pas une école d’ingénieurs isolée. Pas un rêve vague. Une vraie université. Africaine. Populaire. Moderne. Ancrée. Une université qui forme des cerveaux, mais surtout des bras. Des jeunes capables de transformer le coton en tissu. Le café en capsule. Le cuivre en câble. Le fer en acier. Le coltan en batterie. Le poisson en conserve. Le bois en meuble.
L’idée est simple : nous perdons parce que nous ne transformons pas. Tout ce que nous extrayons part sans passer par nos usines. Et quand cela revient, c’est plus cher. Nous travaillons pour enrichir les autres. Nous nous appauvrissons à force d’enrichir le reste du monde. Et pour combler le vide, nous empruntons. Encore et encore. Jusqu’à l’asphyxie. Les dettes s’accumulent. Elles nous écrasent. Elles nous volent notre souveraineté. Elles nous humilient.
Le cycle est clair. Exploitation, exportation, importation, endettement. Et pendant ce temps, nos jeunes crient famine. Ils quittent leur terre. Ils meurent en mer. Ils vendent leur talent. Ils perdent foi. Ils doutent. Nous devons leur donner une alternative. Une seule solution existe : transformer chez nous. Et pour cela, il faut des compétences.
Il faut un savoir-faire local. Il faut des standards. Il faut une vision. Il faut une université. L’université de la transformation sera un sanctuaire. Un levier. Un bouclier. Elle réunira les meilleurs enseignants d’Afrique. Et aussi ceux de Chine, d’Inde, du Brésil. Des gens qui savent comment transformer sans ruiner la planète. Elle ne formera pas seulement des ingénieurs. Elle formera des penseurs de la matière.
Des alchimistes modernes. Des stratèges du développement. Des architectes industriels. Chaque pays africain pourra y envoyer ses jeunes. Chaque filière aura sa branche. Bois, cacao, pétrole, gaz, or, mangue, banane, karité, poisson, manioc. Nous ne laisserons rien repartir brut. Et c’est cette révolution qui fera tomber la dette. Car quand nous transformerons, nous vendrons plus cher. Et nous achèterons moins.
Notre balance commerciale changera. Nos réserves en devises augmenteront. Nos monnaies se stabiliseront. Nos États pourront respirer. Finie la dépendance. Une université de la transformation, c’est aussi un projet politique. Un projet panafricain.
Un projet diplomatique. Car nous devons parler d’une seule voix. Nous devons défendre notre production. Nous devons créer des normes communes. Des certifications africaines. Des labels made in Africa respectés. Et pour cela, il faut une tête. Une maison. Un cœur. Cette université sera ce cœur. Elle pourra avoir plusieurs campus.
Un pour l’agroalimentaire au Royaume du Maroc. Un pour la métallurgie en Guinée. Un pour le textile au Burkina. Un pour la chimie en Égypte. Un pour la robotique au Kenya. Chaque pays pourra y contribuer. Chacun selon ses forces. Ce sera un projet collectif. Fédérateur. Mobilisateur. Et ce ne sera pas une utopie. Nous avons déjà les moyens. Nous avons des fonds souverains. Nous avons des banques régionales. Nous avons des partenaires.
Ce qu’il nous manque, c’est la volonté. Car nous n’avons plus le choix. L’heure est venue. L’université de la transformation sera notre passeport pour le vrai développement. Pas celui des chiffres. Celui des réalités. Celui du quotidien. Celui des familles. Celui des jeunes. Celui des femmes.
Transformer, c’est aussi valoriser nos cultures. Nos savoirs. Nos traditions. Nous savons faire du savon noir. Apprenons à l’exporter. Nous savons tisser. Apprenons à créer nos marques. Nous savons conserver les aliments. Apprenons à construire des chaînes de froid. La transformation, c’est la base. Le début de la dignité. Le début de l’indépendance.
Le début de la souveraineté économique. Tout part de là. Et tout y revient. Ce projet peut nous sortir du piège de la dette. Définitivement. Il peut changer notre place dans le monde. Il peut faire de l’Afrique un continent producteur de valeur. Pas juste un fournisseur de matières. Il peut créer des millions d’emplois. Il peut réduire les importations. Il peut faire exploser nos exportations. Il peut donner de l’espoir.
À nos villages. À nos villes. À nos diasporas. À nos générations futures. Ce projet, je le propose. Je l’offre. Je le défends. Avec vous. Avec les décideurs. Les étudiants. Les entrepreneurs. Les industriels. Les artistes. Les ingénieurs. Les femmes. Les anciens. Les jeunes. Tous.
Il n’est pas trop tard. Le monde change. Les puissances se déplacent. L’Afrique peut prendre sa place. Mais seulement si elle transforme. Et pour transformer, il faut former. L’université de la transformation est la clé. Pas une option. Une urgence. Une nécessité. Un cri. Un choix vital. Une solution simple. Africaine. Réaliste. Efficace.
NB.