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L’immigration, une richesse à intégrer et non un fardeau à expulser !
En tant que président de la Fondation Trophée de l’Africanité, je ne peux rester silencieux face à l’absurdité des politiques d’expulsion qui se succèdent en France, inefficaces, coûteuses et contraires aux valeurs fondamentales de justice et de dignité humaine.
L’histoire de l’immigration en France est une histoire d’enrichissement mutuel, une histoire où chaque vague migratoire a apporté son lot de contributions économiques, culturelles et sociales, mais aujourd’hui, au lieu de reconnaître cette réalité, on persiste dans des logiques de rejet qui déplacent le problème sans jamais le résoudre.
On parle de fermeté, mais que signifie réellement cette fermeté quand elle coûte à l’État près de 700 millions d’euros en 2023, une somme colossale qui aurait pu être investie dans l’éducation, la formation, l’intégration ?
On justifie ces expulsions au nom de la sécurité, mais la majorité des personnes en situation irrégulière vivent et travaillent sans troubler l’ordre public, et les criminaliser ne fait qu’alimenter la précarité et pousser certains vers des réseaux clandestins, là où une politique migratoire intelligente leur offrirait une place dans la société, dans l’économie, dans l’avenir de la France.
L’Espagne, en régularisant 500 000 migrants en 2005, a démontré que l’intégration est une solution viable, que ces hommes et ces femmes, loin d’être un poids, sont une ressource précieuse pour des secteurs en tension comme le BTP, la restauration ou l’aide à domicile, des secteurs où la France peine aujourd’hui à recruter.
L’Italie elle aussi a compris que son avenir économique dépendait d’une gestion humaine et pragmatique de l’immigration, face au vieillissement de sa population et à la pénurie de main-d’œuvre, et plutôt que d’expulser, elle a régularisé, elle a formé, elle a intégré, créant ainsi un cercle vertueux où les migrants deviennent des contributeurs à la croissance et à la stabilité sociale.
Pourquoi la France, pays des Droits de l’Homme, pays de la fraternité et des Lumières, s’entête-t-elle à suivre une voie qui divise, qui précarise, qui déshumanise ? Expulser un individu, c’est briser une trajectoire de vie, c’est séparer des familles, c’est forcer des enfants nés en France à un déracinement brutal.
Ce n’est ni une solution économique, ni une réponse sociale, ni une vision politique à long terme.
Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est la capacité de la France à se hisser à la hauteur de son histoire, à comprendre que l’immigration bien accompagnée est une richesse et non un fardeau, que ces femmes et ces hommes sont des acteurs du dynamisme économique et culturel.
La seule politique viable, la seule politique juste, la seule politique tournée vers l’avenir, est celle de l’intégration, et non de l’expulsion.