La sécurité des expatriés français en Afrique, jadis gage de confiance mutuelle et de coopération entre nations, se voit aujourd’hui prise dans le tourbillon de menaces insidieuses et grandissantes.

Chaque incident, chaque attaque est un rappel implacable des dangers qui guettent ceux qui ont choisi de vivre, d’investir et de bâtir dans ce continent.

En janvier 2022, au Burkina Faso, une explosion mutila quatre soldats français, âmes engagées sous le drapeau d’une amitié séculaire, et ce drame éclaire d’un jour cruel la persistance d’une violence armée qui se nourrit des fragilités régionales.

Plus tragique encore, en août 2020, six humanitaires français, porteurs d’espoir et de solidarité, furent fauchés par des balles dans le parc de Kouré au Niger, un lieu jusqu’alors perçu comme un sanctuaire de paix.

L’assassinat de ces innocents ébranle notre certitude, révélant combien la sécurité peut être illusoire, même en des terres réputées sûres.

Un autre signal d’alarme résonna en décembre 2021, lorsque la région de Mopti, au Mali, fut le théâtre de l’enlèvement d’un Français, emporté dans les griffes du terrorisme qui sévit impitoyablement au cœur du Sahel ; chaque rapt, chaque vie suspendue dans l’attente, souligne la présence inquiétante de réseaux obscurs prêts à tout pour semer la peur et briser l’harmonie.

Les chiffres glaçants que livre le ministère français des Affaires étrangères sont sans appel : entre 2015 et 2020, plus de 20 Français furent enlevés en Afrique de l’Ouest, principalement au Mali, au Niger et au Burkina Faso ; ces faits sont les vestiges amers d’une ère marquée par l’insécurité, et par une hausse de 15 % des signalements d’incidents en 2020.

L’alerte est sonnée, et pourtant, le combat pour la sécurité reste inachevé. La géographie de la peur s’étend, de l’écrasant nord du Mali aux terres reculées du Niger, du nord du Nigeria aux zones troublées du Burkina Faso;

Ici, chaque route devient une frontière invisible, chaque déplacement une épreuve, et les conseils du ministère des Affaires étrangères résonnent comme des avertissements : « Evitez ces lieux, ne risquez pas vos vies. »

Aujourd’hui, face à cette réalité impitoyable, l’obligation de vigilance s’impose à tous les expatriés français ; la sécurité n’est plus un simple état d’esprit, mais un engagement quotidien.

Consulter les conseils aux voyageurs, maintenir le contact avec les ambassades, renforcer les protocoles de sécurité en entreprise, offrir des formations, collaborer étroitement avec les autorités locales : voilà les remparts que l’on dresse pour faire face à l’adversité.

L’Afrique est une terre de promesses et d’opportunités, mais elle est aussi, pour les Français qui la traversent, un terrain semé de défis redoutables ; qu’ils en soient avertis : la vigilance est leur bouclier, et la préparation, leur seule armure contre les périls qui rôdent.

Car si l’Afrique est vaste et généreuse, elle impose aussi, à ceux qui viennent y bâtir leurs rêves, un respect teinté de prudence et de discernement.

Il est désormais urgent que la France manifeste, avec force et clarté, l’accueil qu’elle réserve aujourd’hui aux diasporas africaines, car ces communautés, bien plus que des invités, sont aussi des enfants de la patrie, des piliers vivants de son tissu social, culturel et économique.

Ces femmes et ces hommes, venus d’Afrique, enrichissent la République de leurs savoirs, de leurs talents, et de leur détermination, tout en honorant leurs familles et leurs pays d’origine par leurs réussites. Et pour cela l ‘Afrique est reconnaissante.

Par leur travail acharné et leur dévouement, ils témoignent de cette relation féconde entre l’Afrique et la France, bâtie sur des siècles d’échanges, d’entraide et de résilience partagée, mais cette amitié exige une réciprocité diplomatique exemplaire, qui ne se contente pas de belles paroles mais s’incarne dans des actions concrètes et continues des deux côtés de la Méditerranée.

La sécurité des ressortissants français en Afrique est l’une des responsabilités partagées qui symbolisent cette réciprocité, elle nécessite une approche collective, empreinte de respect pour les souverainetés africaines.

Dans cette démarche, le Royaume du Maroc, par sa stabilité politique et son expertise sécuritaire, s’impose comme un allié stratégique pour la France.

Le Maroc a prouvé, à maintes reprises, sa capacité à assurer la sécurité sur son territoire tout en collaborant étroitement avec des partenaires internationaux.

En témoigne son soutien remarquable lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, où des policiers et des démineurs marocains furent déployés aux côtés des forces françaises, solidifiant une coopération déjà profonde et durable.

Cette relation privilégiée entre la France et le Maroc est une voie royale pour renforcer la protection des Français en Afrique.

Par des accords de coopération stratégique, la France pourrait s’appuyer sur l’expertise du Maroc pour mettre en place des formations conjointes, organiser des échanges de renseignements et élaborer des stratégies de sécurité qui répondent aux défis spécifiques des régions africaines.

C’est par une telle collaboration que la France pourrait assurer à ses ressortissants une sécurité accrue et durable, tout en réaffirmant son respect des souverainetés africaines.

Au-delà de la simple sécurité, cette coopération triangulaire entre la France, le Maroc, et les États africains permettrait de forger une nouvelle approche de la sécurité, une approche profondément africaine, ancrée dans la compréhension des contextes locaux et l’écoute des besoins de chacun.

Ce modèle de partenariat, en rupture avec les vieux schémas paternalistes, résonnerait comme un symbole d’égalité et de confiance mutuelle entre les nations.

Ainsi, en s’alliant au Royaume du Maroc, la France se dote d’une opportunité unique de bâtir une stratégie de protection de ses expatriés en Afrique, fondée sur la coopération, la confiance et l’efficacité.

Avec la nouvelle autoroute du Royaume Chérifien qui court du Nord au Sud pour aller bientôt flirter avec le magnifique du littoral Atlantique, un nouveau jour se léve.

Afrique, mon Afrique.

Nasrallah Belkhayate