Sous le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le développement des étudiants et l’entrepreneuriat de la diaspora africaine au Maroc représente un modèle inspirant pour l’Europe en raison des initiatives marocaines qui favorisent l’inclusion, la formation et l’intégration des talents africains.

En tant que hub éducatif pour les étudiants africains, le Maroc a su établir des partenariats solides avec plusieurs pays du continent et proposer des bourses permettant à de nombreux jeunes de bénéficier d’une formation de qualité, adaptée aux besoins de développement de leurs pays d’origine.

Ce modèle, fondé sur la mobilité académique, pourrait inspirer l’Europe à adopter des politiques similaires pour attirer les talents africains. Les universités marocaines, souvent en partenariat avec des établissements africains et européens, offrent des cursus dans des domaines cruciaux tels que la santé, l’ingénierie, les sciences sociales et le commerce.

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, le Maroc a su mettre en place des initiatives fortes pour encourager les jeunes, y compris ceux issus de la diaspora africaine, à créer et innover. Des structures comme Startup Maroc, Maroc PME et des incubateurs privés tels que CKM Africa fournissent des services de formation, d’accompagnement et de financement, contribuant à l’émergence d’une génération d’entrepreneurs africains.

Le Maroc devient ainsi une plateforme où les entrepreneurs peuvent facilement établir des liens commerciaux avec les marchés africains grâce à des accords bilatéraux et des initiatives de co-développement. Ce type d’approche peut également être envisagé par l’Europe pour encourager les échanges commerciaux et renforcer les liens avec l’Afrique.

En ce qui concerne l’intégration sociale et culturelle, le Maroc a su développer un environnement accueillant pour les étudiants et entrepreneurs africains, favorisant ainsi une meilleure inclusion. Les politiques d’immigration permettent aux étrangers d’accéder aux services publics et aux opportunités économiques, facilitant ainsi leur intégration dans le tissu social marocain.

En soutenant les partenariats éducatifs, culturels et économiques avec les pays africains, le Maroc renforce les liens entre les communautés africaines et marocaines. L’Europe pourrait s’inspirer de ces partenariats pour promouvoir une intégration harmonieuse des diasporas africaines et renforcer les relations avec le continent.

L’approche marocaine, à travers la création d’écosystèmes favorables à l’éducation et à l’entrepreneuriat, pourrait guider l’Europe dans l’amélioration de ses propres politiques envers les diasporas africaines. En investissant dans des opportunités de formation, de financement et d’accompagnement pour ces diasporas, l’Europe pourrait non seulement attirer de nouveaux talents mais aussi renforcer les relations sud-sud avec l’Afrique. Et pourquoi pas une coopération triangulaire Europe-Maroc-Afrique dédiée à la diaspora ?

Le modèle marocain montre l’importance des relations bilatérales et la coopération avec l’Afrique. L’Europe pourrait adopter une stratégie similaire, en favorisant la participation des diasporas africaines aux projets communs, ce qui contribuerait à une meilleure intégration économique et sociale.

Le modèle marocain de développement étudiant et entrepreneurial des diasporas africaines constitue un exemple pertinent pour l’Europe. En s’inspirant de ce modèle, l’Europe pourrait enrichir sa diversité culturelle tout en stimulant son innovation économique dans un contexte de plus en plus interconnecté, et ainsi, renforcer son propre développement en tirant parti des synergies avec les pays africains.

En poursuivant sur cette lancée, il est impératif de souligner que le rôle du Maroc en tant que modèle pour l’Europe ne se limite pas à l’éducation ou à l’entrepreneuriat. Il englobe également la capacité du pays à créer des ponts entre les différentes cultures africaines et européennes, facilitant ainsi une dynamique de co-développement basée sur des valeurs communes.

Le Maroc a compris que la diaspora africaine est un atout stratégique, non seulement pour l’Afrique mais aussi pour le monde, et il a su mettre en place un environnement propice à l’épanouissement de ces talents. L’Europe, de son côté, peut profiter de cet exemple pour repenser son approche vis-à-vis de ses propres diasporas africaines, en mettant l’accent sur leur intégration active dans les sphères économiques, spirituelles et sociales.

De plus, l’expérience marocaine montre que l’investissement dans l’humain, à travers l’éducation et l’entrepreneuriat, est une voie royale pour renforcer les relations entre les nations. Il ne s’agit plus simplement d’accueillir des étudiants ou des entrepreneurs, mais de leur offrir les outils nécessaires pour qu’ils puissent contribuer activement dans le monde à l’économie et à la société.

L’Europe peut s’inspirer de cette approche inclusive et transparente pour valoriser davantage le potentiel des jeunes issus de la diaspora africaine, en leur offrant un cadre de développement professionnel, une reconnaissance sociale et personnelle adaptée à leurs ambitions.

Le modèle marocain illustre également comment les échanges culturels et économiques peuvent créer une dynamique positive, non seulement pour les pays d’accueil, mais aussi pour les pays d’origine. L’Europe doit reconnaître le rôle crucial que jouent les diasporas africaines dans la construction de ponts économiques, culturels et politiques entre les deux continents.

En mettant en place des initiatives qui encouragent l’entrepreneuriat, l’éducation et l’intégration des diasporas africaines, l’Europe pourrait bénéficier d’une nouvelle génération de leaders, d’innovateurs et de créateurs capables de stimuler la croissance dans un contexte mondial marqué par des changements rapides.

En s’inspirant du modèle marocain, l’Europe peut également renforcer sa position en tant que leader dans la coopération internationale, en mettant l’accent sur l’inclusivité, l’innovation et le développement durable.

Les politiques éducatives et entrepreneuriales marocaines montrent que l’inclusion de la diaspora africaine ne se limite pas à la gestion des flux migratoires, mais peut devenir un véritable levier de développement pour les sociétés qui savent valoriser ces talents.

Il est donc crucial pour l’Europe de comprendre l’importance de ces dynamiques et de les intégrer dans ses stratégies de développement à long terme et particulièrement dans le droit de vote aux élections municipales. Aujourd’hui c’est possible pour la Belgique, les Pays Bas, l ‘Espagne, le Portugal, la Suède et les Royaumes Unies mais pour la France seuls les citoyens de l’Union européenne résidant en France peuvent voter aux élections locales (municipales) et européennes. Les ressortissants non-européens, y compris la diaspora africaine, ne peuvent pas voter aux élections locales.

La France pourra à cet égard repenser sa stratégie des diasporas africaines d’une France plus inclusive et pourrait non seulement répondre aux défis liés à l’intégration des diasporas africaines, mais aussi jouer un rôle central dans la construction d’un avenir commun avec l’Afrique loin des discriminations raciales.

Citons le cas de Sabah Aib, 18 ans, récemment élue Miss Nord-Pas-de-Calais 2024, et qui fait face à une vague d’attaques racistes sur les réseaux sociaux en raison de ses origines algériennes et marocaines. Née pourtant en France de parents également nés en France, elle a tenu à affirmer son identité française et sa fierté face à ces critiques infondées. Cette situation rappelle malheureusement les défis réels qu ‘il faudra combattre.

La coopération entre les deux continents peut être certes  un moteur de progrès, de paix et de prospérité partagée, à condition que certains pays de l’Europe adoptent une vision réellement inclusive.

Nasrallah Belkhayate,

Président de la Fondation Trophée de l’Africanité.