Le Maroc et la Banque africaine de développement
Plus d’un demi-siècle d’un partenariat d’excellence
Le Groupe de la Banque africaine de développement est présent depuis 1970 au Maroc. Le tout premier projet qu’il a financé dans le royaume, en 1978, porte sur le secteur de l’eau potable et de l’assainissement. Entre 1978 et fin 2018, ce sont plus de 160 opérations dans différents secteurs qui ont été approuvées par la Banque, pour un total de plus de 10 milliards de dollars.
En poursuivant ses cinq grandes priorités, dites High 5, que sont « Nourrir l’Afrique » ; « Eclairer l’Afrique » ; « Industrialiser l’Afrique » ; « Intégrer l’Afrique » et «Améliorer la qualité de vie des Africains », la Banque soutient le Maroc en contribuant à favoriser les conditions d’une croissance forte, durable et inclusive.
A septembre 2018, le portefeuille actif de la Banque compte près de 30 programmes et projets, représentant environ 3 milliards de dollars d’engagements répartis dans les secteurs de l’énergie (38,4 %) ;  des transports (21,2 %) ; de l’eau et de l’assainissement (14,9 %) ; des opérations multisectorielles et de développement social (14%) et de l’agriculture (11,5 %).
Une approche intégrée du développement
Au-delà de cet engagement financier, la Banque :
- soutient le développement social et humain, en appuyant les réformes dans le secteur de l’éducation et de la formation, et de la protection sociale – notamment la généralisation de la couverture médicale ;
- favorise la création d’emplois en déployant des projets ciblés, en accompagnant les PME marocaines et en encourageant l’entreprenariat ;
- apporte son expertise en matière de financement de projets structurants – à l’instar du projet de complexe solaire NOOR et du port Nador West Med ;
- contribue à impulser une nouvelle dynamique d’industrialisation à travers le Programme d’appui à l’accélération de l’industrialisation du Maroc qui permettra au Royaume de renforcer son intégration dans les chaînes de valeur mondiales ;
- appuie la compétitivité logistique de l’économie nationale, via différentes opérations visant l’amélioration des services et la modernisation des infrastructures de transports (routier, ferroviaire, aérien et portuaire) ;
- soutient les processus de désenclavement rural, à travers – entre autres – des programmes de construction de routes rurales, d’électrification rurale et d’approvisionnement en eau potable ;
- accompagne la modernisation de l’économie, en appuyant les grands chantiers de réformes, comme le développement du secteur financier, par exemple.
Nourrir l’Afrique
Portefeuille : 24 opérations déployées depuis la création de la Banque, pour un engagement total de plus de 1 milliard de dollars.
Focus sur quelques projets structurants
- Plan Maroc Vert, financé à hauteur d’environ 500 millions de dollars pour soutenir la gouvernance du secteur agricole et le développement des chaînes de valeur. Cet appui a permis de lever 9 milliards de dirhams d’investissements privés, soit près de 950 millions de dollars,  avec la création de 3300 nouveaux emplois. Cette opération a permis la reconversion, en irrigation localisée, de 366 000 hectares. A noter que l’intervention dans ce secteur est capitale puisque l’agriculture emploie, à elle seule, plus de 75 % de la population active en milieu rural au Maroc.
- Programme d’appui au développement inclusif et durable des filières agricoles,  qui permettra de contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur à travers la promotion des chaînes de valeur. Les résultats attendus sont multiples : création attendue de plus de 50 000 emplois pour les jeunes et les femmes ; amélioration du climat des affaires ainsi que la gestion durable des ressources naturelles avec une économie d’environ 990 millions m3 à l’horizon 2020.
- Projet d’appui au programme national d’économie d’eau d’irrigation,  qui a aussi permis la modernisation de l’irrigation sur près de 45 000 hectares grâce à la mise en place de systèmes économes en eau et efficients et de systèmes de cultures à haute valeur ajoutée.
Eclairer l’Afrique
Energie
Portefeuille : Entre 1970 et fin 2018, 18 opérations ont été déployées, totalisant plus de 1,5 milliard de dollars.
Focus sur quelques projets structurants
- Le Programme d’électrification rurale global (PERG), qui bénéfice à près de 13 millions d’habitants. Plus précisément, près de 2500 villages, soit plus de 400 000 habitants, ont été raccordés au réseau d’électricité national. Ce qui a contribué, en seulement 20 ans, à porter le taux d’électrification en milieu rural à près de 100 % en 2016 alors qu’il n’était que de 18% en 1995.
- Le Programme intégré éolien et hydraulique permettra la construction de 5 parcs éoliens et  avec une capacité totale de 850 mégawatts (MW). Sur le volet hydraulique, il est prévu de réaliser une station de transfert d’énergie par pompage (STEP) d’une capacité de 350 MW.
- La centrale thermo solaire d’Ain Béni Mathar, d’une capacité de 472 MW.
- La deuxième interconnexion électrique, entre le Maroc et l’Espagne.
- Le méga-complexe solaire NOOR Ouarzazate (Phases I, II et III) qui permettra l’augmentation de la capacité de génération solaire de 510 mégawatts MW.  A elle seule, la centrale NOORo I,  a permis la création de 3 000 emplois durant la période de construction avec 100 permanents (phase d’exploitation).
Intégrer l’Afrique
Transports
Portefeuille: 16 opérations déployées depuis la création de la Banque, pour un engagement total de 2,1 milliards de dollars.
Focus sur des projets structurants
- Aéroportuaire : appui à  l’augmentation des capacités opérationnelles aéroportuaires de Rabat, Fès, Casablanca, Marrakech, Agadir et Oujda pour faire face au doublement du trafic aérien d’ici à 2020. A titre d’exemple, ce projet a contribué au triplement de la capacité d’accueil de l’aéroport international de Marrakech-Menara avec une montée en capacité de 3 à 9 millions de passagers par an.
- Ferroviaire : renforcement de l’infrastructure ferroviaire du royaume. A titre d’exemple, le dédoublement de voie entre Marrakech et Casablanca fera gagner environ 50 mn de trajet aux passagers entre Casablanca et Marrakech et près d’1h30 mn entre Tanger et Marrakech.
- Portuaire : contribution depuis 2015 à la construction du nouveau complexe portuaire de Nador-West, qui a pour objectif d’améliorer les échanges commerciaux par voie maritime dans la région de l’Oriental. Ce port fera également l’objet d’un raccordement au réseau ferroviaire.
- Routier : appui au programme national des routes rurales, avec plus de 15 000 km de linéaire réalisé, ce qui a permis le désenclavement à 80 % des zones rurales du pays.
Améliorer les conditions de vie des africains
Eau & Assainissement
Portefeuille: Entre 1978 et fin 2018, 15 projets ont été financés, pour un total de plus de 1,3 milliard de dollars. Ce qui place la Banque au premier rang des bailleurs de fonds intervenant dans le secteur de l’eau et l’assainissement au Maroc.
Focus sur des projets structurants
- Projet de renforcement de l’alimentation en eau potable (AEP) sur la zone côtière Rabat-Casablanca.
- Projet d’appui à l’approvisionnement en eau de Marrakech qui a aidé à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de près de 2 millions d’habitants dans la zone de Marrakech, d’Al Haouz et d’Al Kelâa.
- Projet d’amélioration de la qualité d’eau et des performances
- Projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau qui contribue à la sécurisation de l’accès à l’eau potable dans les 5 provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Beni Mellal, dont la population totale bénéficiaire est d’environ 2,5 millions d’habitants.
Ces différents projets ont permis l’amélioration des systèmes d’adduction et de distribution dans 30 villes du pays, couvrant les besoins en eau de plus de 15 millions d’habitants – soit plus des 2/3 de la population.
Développement social
Dans le domaine du développement social, la Banque appuie des projets de réformes qui ont contribué à améliorer le quotidien de millions de marocains, comme, par exemple :
- Programme d’appui à la protection sociale et la mise en place de la couverture médicale élargie désormais à près de 21 millions de Marocains, soit environ plus de 60 % de la population du pays.
- Souk Attanmia : programme d’appui à l’entreprenariat qui permettra d’accompagner et de soutenir, sur une durée de 4 ans, 350 très petites entreprises afin d’assurer leur viabilité et de pérenniser près de 1800 emplois.
- Assistances techniques pour la mise en place d’universités numériques relatives à l’université internationale de Rabat et à l’université euro-méditerranéenne de Fès qui accueillent près de 10.000 étudiants.
Inclusion financière
Grâce au Programme d’appui au développement du secteur financier (PADESFI), la Banque a pu notamment :
- améliorer l’inclusion financière des ménages avec un taux de bancarisation des ménages en hausse de près de 30%.
- accroître le niveau d’inclusion financière des très petites entreprises dont 20 000 à 25 000 d’entre elles ont désormais accès à une garantie bancaire qui leur facilite l’accès au financement auprès des banques commerciales.
Gouvernance
Portefeuille : 2 appuis institutionnels, mobilisant près de 2 millions de dollars, ont été mobilisés dans le domaine de la gouvernance :
- Projet d’appui au renforcement des capacités de la Cour des comptes (PARC-CC) : doté d’une enveloppe de 1,2 million de dollars, cette opération contribue à améliorer le contrôle externe de la gestion des finances publiques à travers le renforcement des capacités de la Cour des comptes marocaine.
- Projet d’appui à la modernisation du cadre organisationnel de gestion de la dette (MOCOGEDE) : d’un montant de 760 000 dollars, cette intervention a pour objectif de mettre en place un nouveau cadre organisationnel ainsi que les outils pour améliorer l’efficacité de la gestion de la dette et de la trésorerie publiques.
- En complément des 2 appuis institutionnels, un don de 649 000 dollars a été octroyé au Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (CAFRAD) qui permettra de former un plus grand nombre de cadres africains en matière de gouvernance économique et financière, plus particulièrement dans les domaines de la gestion des finances publiques et de la mobilisation de ressources.
Feuille de route 2017-2021 : des perspectives de coopération toutes tracées
Pour soutenir la dynamique de développement du Maroc, la Banque poursuit 2 priorités stratégiques qui s’inscrivent dans la poursuite des High 5, constituant les 2 piliers du Document de stratégie pays 2017-2021 :
- Encourager une industrialisation verte, en misant sur les PME et les secteurs exportateurs;
- Améliorer les conditions de vie des populations, en favorisant la création d’emplois pour les jeunes, les femmes et le milieu rural.