
L’Art de Répondre sans Conflit : La Stratégie Chinoise
Ce que nous vivons n’est pas une simple guerre douanière. C’est une remise en cause du multilatéralisme. Un modèle né des cendres de la guerre mondiale. Renforcé par des décennies de coopération mondiale.
Aujourd’hui, ce modèle est mis à mal par une politique brutale. L’Amérique refuse l’émergence des autres puissances. Elle impose sa volonté par la force économique. Elle tente de retenir sa suprématie par des moyens dépassés.
Elle pousse le monde à se réorganiser malgré elle. Elle ferme des portes qu’elle avait elle-même ouvertes. Elle impose 104 % de taxe à la Chine. Ce n’est pas une mesure commerciale, c’est un geste géopolitique. C’est une hostilité déguisée en stratégie économique.
C’est une volonté de domination, non d’exemplarité. America First devient America Alone. L’Amérique s’isole de ses partenaires historiques.
L’Europe, le Canada, d’autres prennent leurs distances. Ils ne veulent plus payer les erreurs de Washington. Les taxes censées protéger détruisent l’emploi américain.
Elles augmentent les coûts, fragilisent les entreprises. Elles privent les travailleurs de leur avenir. L’Amérique sanctionne son propre peuple.
Elle croit viser l’autre, elle se blesse elle-même. Elle affaiblit ses fondations économiques. Elle révèle un unilatéralisme à bout de souffle.
Le monde n’est plus celui d’hier. La Chine a gagné en résilience économique. Elle ne réagit pas, elle structure sa riposte. Elle défend sa souveraineté sans céder à la provocation.
Elle attire les pays fatigués du diktat occidental. Elle devient un pôle de stabilité stratégique. Elle choisit le partenariat, non la domination. Elle incarne un nouveau monde multipolaire.
Ce monde refuse les règles imposées. Il veut un développement équitable pour tous. Il réclame un respect mutuel et partagé.
L’Amérique, dans son isolement, l’encourage malgré elle. Cette guerre commerciale accélère un tournant historique.
Un nouveau bloc mondial prend forme. L’Europe, l’Afrique, l’Asie se rapprochent. Ils parlent ensemble d’une voix plus forte. Ils bâtissent un ordre mondial plus juste. L’Amérique ne voit pas ce qu’elle provoque.
Elle participe malgré elle à sa propre marginalisation. Elle isole son économie et affaiblit son influence. Mais elle crée aussi une opportunité unique. La Chine, l’Europe et d’autres nations avancent ensemble. Elles choisissent le dialogue, la stabilité, la réciprocité.
Ce conflit devient un catalyseur d’un ordre nouveau. Un ordre qui ne dépend plus d’une seule puissance. Un ordre fondé sur la coopération, pas la contrainte. Et c’est là le paradoxe stratégique de cette guerre.
En voulant dominer, l’Amérique pousse le monde à s’unir. À bâtir un avenir partagé, un respect réciproque. Voilà la grande leçon que l’histoire nous offre.
En Chine, la sagesse ne crie pas, elle attend. Confucius disait : « La patience est un arbre aux racines amères, aux fruits doux. »
Un vieux conte chinois l’illustre. Un paysan perdit son cheval, les voisins dirent : « Quelle malchance ! » Il répondit : « Peut-être. » Le cheval revint avec deux étalons. Les voisins dirent : « Quelle chance ! » Il répondit : « Peut-être. » Son fils se blessa en montant un des chevaux. Les voisins dirent : « Quel malheur ! » Il répondit : « Peut-être. » L’armée vint recruter tous les jeunes sauf son fils blessé. Les voisins dirent : « Quelle bénédiction ! » Il répondit : « Peut-être. »
Ainsi va la sagesse confucéenne. Derrière chaque coup, une chance cachée. Derrière chaque crise, un possible renouveau. Derrière chaque barrière, une route différente.
La Chine, dans le calme, écoute le monde crier. Et pendant que d’autres s’agitent, elle trace la voie.
Le monde regarde de nouveau vers l’Est. Et celui qui parlait bas est aujourd’hui entendu.
Dr Nasrallah Belkhayate