
La jeunesse africaine n’attendra plus
La plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur l’Afrique, ce n’est pas une crise extérieure ni une conspiration imaginaire, c’est sa propre jeunesse abandonnée à elle-même. Une jeunesse livrée au vide, à l’ennui, à la désillusion, devient la proie idéale pour toutes les formes de radicalisation.
Dans le monde entier, on observe un phénomène inquiétant : là où les jeunes n’ont ni travail, ni formation, ni perspectives, ils deviennent les cibles parfaites pour les discours extrêmes, pour les groupes terroristes, pour les marchands de haine qui savent exactement comment exploiter la frustration et la colère.
Le Sahel en est un exemple criant, mais il n’est pas le seul. Du Proche-Orient aux quartiers marginalisés d’Europe, en passant par certaines régions d’Afrique centrale, le terrorisme prospère sur le désespoir. Ce n’est pas une coïncidence.
Ce sont souvent des jeunes désœuvrés, déscolarisés, invisibles aux yeux de leur société, qui finissent par croire que la violence est leur seule voie de reconnaissance ou de revanche. L’Afrique ne peut plus se permettre ce risque. Et ce n’est pas une affaire de forum ou de déclaration ou encore de débats télévisés. Il ne s’agit plus de discours, mais d’action urgente, de réponses concrètes, de solutions visibles.
Il faut créer de grands espaces digitaux ouverts, dans toutes les régions, où chaque jeune peut se former, apprendre un métier numérique, lancer un projet, ou tout simplement retrouver une raison de croire en lui-même.
L’économie numérique est aujourd’hui l’un des seuls secteurs capables d’absorber massivement les jeunes, avec un faible coût d’entrée et un fort potentiel d’autonomie. Gagner de l’argent honnêtement, en ligne, avec des compétences utiles et exportables, c’est possible. Encore faut-il qu’on leur montre comment.
Former notre jeunesse, ce n’est pas seulement une politique sociale, c’est un acte de sécurité nationale, de stabilité régionale, de paix durable. Si nous échouons à occuper nos jeunes, d’autres le feront à notre place.
Et ils ne leur offriront ni emploi, ni dignité. Le temps de l’inaction est terminé. C’est aujourd’hui que se joue l’avenir de l’Afrique.