Comment le Maroc et la Chine Préparent l’Afrique de Demain ?

Le président chinois Xi Jinping a réaffirmé l’engagement de la Chine envers le continent africain en soulignant une coopération mutuellement bénéfique et un soutien aux aspirations des pays africains.

Lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) tenu à Pékin en septembre 2024, il a annoncé un soutien financier de 50 milliards de dollars sur trois ans pour des projets d’infrastructures, de commerce et d’investissement, la création d’au moins un million d’emplois en Afrique et une coopération approfondie dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture et des infrastructures.

Par ailleurs, lors du sommet des BRICS en octobre 2024, Xi Jinping a insisté sur l’importance de l’élargissement du groupe pour inclure davantage de pays du Sud global, renforçant ainsi la coopération entre les économies émergentes.

Cette vision s’inscrit dans une démarche plus large de la Chine visant à soutenir le développement de l’Afrique tout en consolidant des partenariats stratégiques pour un avenir commun prospère.

Xi Jinping a également mis l’accent sur la nécessité d’accroître les investissements technologiques en Afrique, avec pour objectif de renforcer les capacités numériques du continent et d’accompagner sa transformation numérique.

La Chine prévoit de lancer des programmes de formation pour les jeunes Africains dans le domaine des nouvelles technologies et de l’innovation, tout en facilitant l’accès aux infrastructures numériques.

Cette coopération technologique vise à réduire la fracture numérique et à permettre une plus grande compétitivité des économies africaines sur la scène mondiale.

De plus, des initiatives dans le domaine de la santé ont été évoquées, avec la volonté de renforcer les capacités des systèmes de santé africains à travers la fourniture d’équipements médicaux, de médicaments, et des collaborations accrues dans la recherche scientifique.

Ces engagements traduisent la volonté de la Chine d’accompagner le développement global et durable de l’Afrique, tout en favorisant l’émergence d’une Afrique plus autonome et intégrée dans l’économie mondiale.

Xi Jinping a également souligné l’importance de la souveraineté alimentaire en Afrique, en annonçant un plan de coopération agricole destiné à améliorer les capacités locales de production alimentaire.

Ce plan inclut des transferts de technologies agricoles, la modernisation des infrastructures rurales et la formation des agriculteurs africains aux techniques modernes et durables.

La Chine entend renforcer les capacités des pays africains à répondre aux défis du changement climatique, en favorisant l’adoption de pratiques agricoles résilientes.

En parallèle, des accords bilatéraux de libre-échange seront renforcés pour stimuler les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, facilitant l’accès des produits africains aux marchés chinois.

Xi Jinping a également insisté sur l’importance de la paix et de la sécurité, en promettant une coopération militaire accrue pour aider à stabiliser les régions en conflit en Afrique, tout en soutenant des initiatives locales de maintien de la paix et de reconstruction post-conflit.

Cette approche globale, combinant développement économique, sécurité alimentaire et stabilité politique, reflète la volonté de la Chine de renforcer les fondements d’une relation solide et durable avec l’Afrique.

Le président chinois Xi Jinping a aussi lancé en 2013 l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie (Belt and Road Initiative – BRI), visant à connecter la Chine à l’Europe, au Moyen-Orient et à l’Afrique via des réseaux d’infrastructures terrestres et maritimes.

Cette initiative a pour objectif de faciliter le transport de marchandises et de personnes en améliorant les infrastructures existantes et en créant de nouvelles, de stimuler le commerce international et les investissements étrangers directs, notamment dans les pays en développement, et de renforcer les relations diplomatiques et économiques entre la Chine et les pays participants.

En Afrique, la BRI a permis la construction et la modernisation de routes, de ports et de chemins de fer, comme le chemin de fer Nairobi-Mombasa au Kenya, financé par la Chine, qui a réduit les temps de trajet et les coûts de transport.

Les nouvelles infrastructures ont également facilité les échanges commerciaux, permettant aux produits africains d’accéder plus facilement aux marchés chinois et internationaux, stimulant ainsi les exportations africaines, notamment dans les secteurs agricoles et miniers.

Les projets de la BRI ont attiré des investissements significatifs en Afrique, créant des milliers d’emplois locaux et contribuant au développement économique.

En outre, la coopération avec la Chine a permis le transfert de technologies modernes et de compétences techniques, renforçant les capacités locales dans la construction, l’ingénierie et la gestion de projets.

Ces projets favorisent également l’intégration des économies africaines en améliorant les connexions régionales, ce qui pourrait conduire à une harmonisation des politiques économiques et à une coopération accrue.

Aujourd’hui, la vision de Xi Jinping à travers la Route de la Soie est de créer un réseau global d’infrastructures et de relations commerciales qui bénéficient à la fois à la Chine et aux pays participants, notamment en Afrique, en stimulant le développement économique, en renforçant la coopération internationale et en améliorant la connectivité mondiale.

Le Maroc et la Chine ont instauré un partenariat stratégique en adhérant aux « Nouvelles Routes de la Soie » (Belt and Road Initiative – BRI), visant à améliorer la connectivité, le commerce et les investissements entre les deux nations.

Ce partenariat s’aligne avec la vision Royale du Maroc pour l’Atlantique, qui promeut le développement de la façade atlantique du Royaume comme espace de coopération et de croissance partagé.

En novembre 2023, lors du 48ᵉ anniversaire de la Marche Verte, le Roi Mohammed VI a annoncé une initiative pour renforcer la coopération entre les pays africains de la façade atlantique, visant à créer un espace de développement et de prospérité commun.

Cette vision englobe la promotion de partenariats économiques, la facilitation du commerce et l’intégration régionale.

Parallèlement, l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie, lancée en 2013, vise à établir un vaste réseau d’infrastructures terrestres et maritimes pour relier la Chine à l’Europe, au Moyen-Orient et à l’Afrique, en stimulant le commerce et les investissements le long de ces routes.

Le Maroc, en tant que point d’entrée stratégique en Afrique, joue un rôle essentiel dans la réalisation de ces objectifs communs.
Les projets d’infrastructures, tels que le port de Tanger Med, servent de hubs pour le commerce maritime, facilitant les échanges entre la Chine, le Maroc et le reste de l’Afrique.

La vision Royale pour l’Atlantique et l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie convergent vers des objectifs communs de connectivité, de coopération économique et de développement partagé, renforçant ainsi les relations entre le Maroc, la Chine et les pays africains.

Lors de la table ronde « Les relations sino-marocaines dans la nouvelle ère » tenue à Casablanca, Li Changlin, ambassadeur de Chine au Royaume du Maroc, a souligné l’importance stratégique des relations de coopération entre les deux pays.

Ce partenariat s’étend aux secteurs clés de l’économie, de la culture, de l’éducation et de la technologie, renforçant ainsi les liens bilatéraux et ouvrant des perspectives de développement mutuel.

Le diplomate chinois a mis en lumière l’augmentation notable des échanges commerciaux entre la Chine et le Maroc, avec un volume dépassant les 7 milliards de dollars ces dernières années.

Ce dynamisme positionne la Chine comme un partenaire commercial de premier plan pour le Maroc, offrant des opportunités d’expansion dans plusieurs secteurs stratégiques.

Concernant les investissements chinois, l’ambassadeur a encouragé les entreprises chinoises à intensifier leurs investissements au Maroc, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’industrie automobile, deux piliers du développement économique marocain.

Cette dynamique s’inscrit dans la vision stratégique du Royaume pour un développement durable.

Au-delà des aspects économiques, Li Changlin a également mis l’accent sur l’importance de la coopération culturelle et éducative entre les deux pays, soulignant que les échanges mutuels dans ces domaines contribuent à renforcer les relations humaines et à promouvoir une meilleure compréhension culturelle. Il a insisté sur la nécessité d’une collaboration pragmatique et d’une vision partagée pour construire un partenariat solide et durable entre la Chine et le Maroc.

Avec cette coopération accrue, la Chine et le Maroc ouvrent la voie à de nouvelles perspectives de croissance et de développement communs en Afrique, en s’appuyant sur une relation stratégique renforcée par la confiance et les objectifs partagés dans divers domaines prioritaires.

Nasrallah Belkhayate

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