Si l’histoire de la colonisation semble appartenir au passé, ses dynamiques se poursuivent sous d’autres formes dans le monde contemporain. Aujourd’hui, l’exploitation des ressources naturelles, l’influence géopolitique et les inégalités économiques reproduisent des schémas de domination qui rappellent les logiques coloniales d’autrefois.
Regardons l’Afrique, où de nombreuses nations, bien qu’indépendantes politiquement, demeurent sous l’emprise économique et stratégique des grandes puissances. Le néocolonialisme s’exprime à travers le contrôle des matières premières, l’imposition de modèles économiques défavorables et la dépendance aux institutions financières internationales. Les entreprises multinationales, souvent issues des anciennes puissances coloniales, continuent d’exploiter les ressources minières, pétrolières et agricoles sans que les populations locales ne bénéficient réellement des richesses de leur propre terre.
Aux États-Unis, les peuples autochtones comme les Sioux luttent toujours pour la reconnaissance de leurs droits et la préservation de leurs territoires. Le projet d’oléoduc Dakota Access Pipeline, qui menaçait les terres sacrées des Sioux de Standing Rock, en est un exemple frappant. Les luttes environnementales et identitaires des peuples autochtones rappellent qu’au-delà de la colonisation historique, des formes de dépossession continuent d’exister.
Sur la scène internationale, les grandes puissances pratiquent encore une colonisation par influence. Les rivalités entre la Chine, les États-Unis et l’Europe pour le contrôle des infrastructures et des marchés africains, asiatiques ou latino-américains illustrent comment les nations cherchent à imposer leurs modèles de développement. La guerre en Ukraine elle-même peut être perçue sous un prisme colonial, où une puissance cherche à imposer sa domination sur un territoire indépendant, dans un schéma qui n’est pas sans rappeler les invasions du passé.
L’histoire nous enseigne que la colonisation a toujours été un moteur de conflits, mais aussi de résistances. Partout, les peuples cherchent à se réapproprier leur souveraineté, qu’elle soit culturelle, économique ou politique. De l’essor du panafricanisme aux revendications autochtones, de la montée des BRICS à la dédollarisation des échanges internationaux, on assiste à une tentative de redéfinition des rapports de force mondiaux.
Peut-être que la question essentielle aujourd’hui n’est plus seulement de dénoncer la colonisation passée, mais d’identifier ses formes contemporaines et de proposer des alternatives. La véritable décolonisation ne serait-elle pas la reconquête d’un équilibre mondial fondé sur l’équité, le respect des peuples et la fin des logiques prédatrices ?
L’histoire nous enseigne que la colonisation, sous ses multiples formes, a façonné les rapports de force qui gouvernent encore le monde. De la conquête des territoires aux guerres économiques et technologiques, l’homme a souvent imposé sa domination à son semblable, poursuivant ainsi un cycle de dépossession et d’injustices. Mais aujourd’hui, une révolution silencieuse offre une opportunité sans précédent de briser ces schémas : l’intelligence artificielle (IA).
L’IA s’impose comme le levier ultime du développement, un outil capable d’effacer les retards accumulés et de donner à tous les peuples les moyens de bâtir leur avenir sans dépendre des anciennes puissances dominantes. En médecine, elle peut combler le manque de personnel soignant et améliorer l’accès aux soins dans les zones reculées. Dans l’éducation, elle permet de former à grande échelle et de rendre le savoir accessible à ceux qui en ont été privés pendant des siècles. Dans l’économie, elle optimise la gestion des ressources, facilite l’entrepreneuriat et ouvre de nouveaux marchés indépendamment des structures néocoloniales.
L’Afrique, autrefois victime des dominations extérieures, n’a désormais plus d’excuse. L’IA ne demande ni infrastructures lourdes ni capitaux inaccessibles : elle repose sur le savoir, sur la créativité et sur l’adaptabilité, trois atouts que le continent possède en abondance. Plus encore, les femmes, les enfants et les jeunes générations doivent en être les principaux bénéficiaires. Si l’histoire a souvent marginalisé ces groupes, l’IA leur offre aujourd’hui un accès direct au progrès, sans intermédiaire ni domination étrangère.
Dès lors, une question essentielle s’impose : l’Afrique saura-t-elle saisir cette révolution ou se contentera-t-elle d’être encore spectatrice de son propre avenir ? Trop de sommets, de conférences et de manifestations sont organisés pour discuter du développement du continent, mais combien traduisent réellement ces ambitions en actions concrètes ? Combien placent l’IA au cœur de leurs solutions plutôt que de perpétuer un discours victimaire ?
L’heure n’est plus à la complainte mais à l’action. L’Afrique doit être acteur de son destin et utiliser les outils du XXIe siècle pour répondre aux défis qui ont longtemps entravé son développement. L’IA est une solution offerte sur un plateau d’or : il appartient désormais aux Africains d’en faire l’arme de leur renaissance ou de laisser passer cette opportunité, comme tant d’autres avant elle.