À l’occasion de la célébration de la femme dans le monde, il est temps d’adresser un appel solennel aux femmes africaines de la diaspora, à celles qui portent haut les couleurs du continent dans les sphères économiques, culturelles et sociales.

L’heure est venue de briser les silos, d’abolir les frontières symboliques et d’ouvrir les manifestations africaines à toutes les femmes du monde.

L’Africanité ne doit pas être un espace fermé, mais un horizon d’intelligences, de complémentarités et de convergences universelles.
L’histoire africaine est marquée par des figures féminines d’exception, des reines visionnaires aux résistantes infatigables.

Pourtant, notre plus grand défi aujourd’hui n’est pas seulement de nous rappeler de leur héritage, mais d’écrire ensemble le futur d’une Africanité moderne, inclusive et mondiale.

Trop souvent, les manifestations de la diaspora féminine africaine restent tournées vers elles-mêmes, reproduisant involontairement des barrières que l’histoire nous a imposées.

Mais le XXIe siècle appelle à un changement radical. Nous ne pouvons bâtir une force féminine africaine sans dialogue avec les autres cultures, sans échanger avec celles qui, ailleurs, partagent les mêmes luttes, les mêmes aspirations, la même quête de reconnaissance et d’impact.

L’Africanité est une identité en mouvement, un carrefour où se croisent héritage et modernité, tradition et innovation. Ouvrir nos espaces aux femmes du monde, c’est renforcer notre puissance collective, apprendre des expériences des autres, inspirer et s’inspirer.

Ce n’est pas diluer notre essence, mais au contraire, l’amplifier par la diversité. Loin d’être une faiblesse, cette ouverture est une force, une affirmation de notre capacité à influencer et à construire un monde où les femmes africaines sont au cœur des décisions, des transformations et des innovations globales.

Femmes de la diaspora, je vous exhorte à repenser vos engagements, à tendre la main aux intellectuelles, aux militantes, aux entrepreneures et aux visionnaires du monde entier.

Invitez-les à vos conférences, dialoguez avec elles, co-construisez des projets transnationaux. Faites de l’Africanité un modèle d’ouverture et de collaboration, un espace où toutes les voix féminines et masculines aussi résonnent et s’élèvent ensemble.

L’Afrique n’est pas une île isolée, elle est un continent-monde, un foyer d’initiatives et d’avenirs partagés.

Soyons les architectes de cette ouverture, pour que l’Africanité soit un monde sans murs, un univers de femmes et d’hommes unis par l’intelligence et l’audace d’un objectif précis.

Nasrallah BELKHAYATE