Migration : La Fondation de l’ Africanité lance un appel à l’ Union Européenne
Je suis sidéré par la bravoure et la force innée de nos  » vieux  » qui bossent un peu partout en Afrique. Ils sont un symbole de sagesse et de patience. Que penser devant toutes ces personnes du 3 iéme age qui luttent et combattent avec dignité pour vivre chez eux au village, au pays. Sur ces visages se dessinent des traits qui vous font aimer l’humanité et la foi en Dieu !
Dans un monde enfoui aveuglément dans les défis et pièges de la toile internet, voilà que de plus en plus nos « vieux » sortent et travaillent comme ils peuvent. Ils ne gagnent peut être pas grande chose, mais ils gagnent un pain béni à la sueur de leur fierté du pays. Ces personnes ne sont pas ni conflictuelles ni rêveurs et n’ont pas de problème existentiel. Ils ne vont certainement pas risquer leurs vies sur des océans pour un rêve qui décidément n’a pas encore fini de tuer nos familles africaines. Impitoyable ce vent de la mort dévastateur qui chaque jour et chaque nuit pousse nos enfants à se jeter dans l’abîme du dernier souffle en plein désert saharien ou dans les profondeurs océanes de la Méditerranée.
La vie est bien plus précieuse que ça assurent nos vieux ! Mais que se passe -t- il pour que ces pauvres prétendants à un nouvel eldorado se retrouvent aussi emprisonnés en Libye comme des esclaves ? Dans un véritable enfer sans issue, il suffit de voir les témoignages insupportables à ce sujet sur Youtube pour se rendre à l ‘évidence.
Au large de la Libye, une vaste zone est aujourd’hui placée sous la responsabilité de garde-côtes libyens, dont le niveau de formation et d’équipement est régulièrement dénoncé par les ONG. Médecins Sans Frontière dénonce aussi  la responsabilité des gouvernements européens dans les décès en Méditerranée, « en soutenant les garde-côtes libyens pour intercepter les personnes en mer ».
La source de Reuters (et de quasiment tous les médias) sur ce sujet est l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Entre le 1er janvier 2014 et le 30 juillet 2018, l’OIM, rattachée à l’ONU, a recensé 5773 «morts», dont on a retrouvé les corps, et 11089 «disparus», dont les dépouilles n’ont pas été récupérées immédiatement après les naufrages mais qui ont généralement été signalés par des survivants. Au total, l’OIM comptabilise donc 16 862 victimes en Méditerranée en quatre ans et demi.
Les personnes qui sont renvoyées de force en Libye sont susceptibles d’être placées en détention arbitraire, torturées ou vendues en esclavage. Selon l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), plus de 15 000 personnes ont été renvoyées en Libye en 2018.  En vertu du droit international, les personnes secourues en mer doivent être emmenées dans le lieu sûr le plus proche où elles seront traitées avec respect et se verront offrir protection. L’Europe s’est engagée à sauver des vies en Méditerranée et à mettre en place un partage équitable des responsabilités sur l’accueil des réfugiés. Les droits de demander l’asile et de ne pas être reconduit dans des pays dangereux sont inscrits dans le Traité sur l’Union européenne.  » Il est également inscrit dans ce traité que l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit et de respect des droits humains. Ce sont les valeurs auxquelles nous croyons et des droits auxquels nous nous rattachons. Ils doivent être considérés au-delà des divergences politiques « , écrit avec véhémence,  » Terre Solidaire » (une ONG très active dans ce domaine) dans sa lettre adressée aux ministres de l’intérieur.
En clair Il y a « une crise des morts » en Méditerranée, et l’UE ne trouve aucun accord pour gérer les migrants. Les Etats européens n’ont toujours pas trouvé de solution pour le débarquement et la répartition des hommes, femmes et enfant secourus en mer. En attendant les morts se succèdent les uns après les autres. Malgré les soubresauts de la diplomatie européenne, les Etats membres ne sont toujours pas parvenus à se mettre d’accord !
Au Maroc depuis le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en septembre 2013, de concrétiser la nouvelle politique migratoire du Royaume et de prouver sa volonté de régulariser la situation des migrants il faut dire que 50.000 migrants ont pu bénéficier du processus de régularisation. Cette stratégie leur permet de bénéficier de tous les droits légaux sur le territoire national, notamment le droit à l’éducation, au logement, aux soins médicaux, à l’emploi afin de leur permettre de mener une vie digne et convenable et de s’intégrer plus aisément au sein de la société marocaine. Le Maroc se révèle un nouvel eldorado africain.
Quand je pose la question sur la folie de partir en Europe à ses risques et périls, à nos sages africains. Ils expliquent que c’est une erreur aux jeunes de croire qu’ils sont obligés de partir comme ça… De croire que si on meurt sur ce chemin on ira au paradis comme un martyr …Nos vieux encouragent nos jeunes à utiliser cette même ferveur pour travailler leur propre terre ou pêcher sur les eaux de son propre village, vendre des pastèques, des fruits, ou créer un travail d’une manière ou d’une autre. Dieu existe aussi ici en Afrique. Et ne pas laisser sa femmes et ses enfants au hasard de la tragédie des traversées qui à ce jour font environ « 100 morts pour un rescapé » ! La Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de mortalité qui a flambé ces dernières années.
La Fondation Trophée de l’Africanité lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle lutte contre les causes profondes des déplacements et les facteurs qui forcent les gens à entreprendre des voyages de plus en plus dangereux et périlleux. Les années qui viennent s’annoncent encore plus graves si cette nouvelle forme indirecte de « suicide collectif des migrants » n’est pas prise entre de bonnes mains humanistes et humanitaires pendant qu’il est encore temps !
Nasrallah Belkhayate
Président de la Fondation Trophée de l’Africanité